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Tahkuna Laht - Meremoisa

(Haapsalu, plage de Tahkuna, Ristimägi, plage de Meremoisa)

19ème étape, mercredi 28 juillet 2010, 194,4 km.

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P'tit déj de luxe.
On se réveille tôt (8h tout de même) car la journée promet d'être un peu longue.
Après la nuit mouvementée, nous sommes surpris de voir un ciel bleu magnifique, comme si pendant la nuit, il n'y avait pas eu d'orage, et pourtant, ça a bien pété.
On prend un petit déjeuner très luxueux les pieds dans le sable, la mer devant nous, les bruits des vagues comme musique, et au dessus des volatiles qui nous offrent de jolis vols.

Séchage de Joly Jumpy après une nuit d'orage Petit déjeuner très luxueux

On hésitera, mais on ne restera pas ici ... pourtant, le lieu nous attirait beaucoup !

L'envie de rester pour la journée est passée, mais on a un impératif, le ferry pour le continent.

Nous n'étions pas seuls ... un vol de cigognes.

Le phare de Tahkuna.
Pourquoi ne pas profiter ? Au bout de la pointe de Tahkuna, où l'on a dormi, se trouve un phare. On y va, traversant pour y aller une belle forêt sauvage.

En quittant notre plage, on se retrouve sur une route forestière avec au bout un phare.

Le bout de la péninsule va nous offrir de beaux panoramas, la mer ici est très belle et brillent sous le soleil. Même le phare est vraiment charmant, le site entier du phare de Tahkuna mérite son petit détour.

Le phare de Tohkuna Autour, la mer est paisible et belle

De plus, ce site contient des histoires, avec monuments et mémorial pour moults évènements. Ces mémoriaux donnent à cet endroit une sensation mystique qui rendent cette pointe encore plus marquante.
Et si l'on rajoute des couleurs magiques et la présence de nombreux oiseaux, on ne comprendra pas pourquoi on y est restés seulement une petite demi-heure, pressés que l'on était pour cette longue journée.

Balade entre oiseaux et mémoriaux, un lieu magique qui aurait mérité une pause plus longue ..

Ristimägi.
A peine le temps de revenir sur la route principale de l'île, que l'on croise le Ristimägi, un lieu qui était décrit sur mon guide.
Le Ristimägi est la forêt aux croix, un sanctuaire créé par un paysan lors d'une déportation d'exilés suédois vers le fin fond de la Russie un siècle avant. Ce sanctuaire est situé en pleine forêt, et le mythe veut que chaque visiteur créée une croix en souvenirs de ces suédois.

Ristimägi, la forêt aux croix.

Et bien, ce lieu marque ! Entourés de nombreuses croix, souvent naturelles, inventives, certaines éphémères ou d'autres plus banales, nous marchons dans un sentier forestier.
Le lieu est agréable et on se prend à observer toutes les croix dans tous les recoins de la forêt.
On se sentira dans le trip de laisser une croix, qui sera ridicule, mais voilà, on s'est fait un peu plaisir de participer à ce sanctuaire.

Imagination estonienne ...

Notre croix est peu inventive par rapport à celles qui sont tout autour ...

Le Manoir du baron fou.
Après avoir pris la voiture, on traversera Kärdla, la capitale de l'île qui nous paraîtra bien fade, et dont nous connaîtrons au final son église, ses parcs, et surtout son épicier, mais pas son cratère qui pourtant semble être un site à voir, mais il n'y aucune réelle indication.

L'église de Kärdla

On partira pour l'est de l'île, où on s'arrêtera dans la bourgade de Suuremoisa, où se trouve le manoir du baron fou, le baron Ungru, ou encore le baron Ludwig von Ungern-Sternberg. Cet homme était une sorte de boucher lors du début du siècle, un Estonien connu jusqu'au fin fond de la Mandchourie, mais pas un héros, juste un personnage fou et diabolique. C'est d'ailleurs un personnage que l'on rencontre dans un album de Corto Maltese (en Sibérie).
Son manoir n'est pas aussi excentrique que le personnage, c'est une grosse batisse qui manque de charme dans son architecture, même si sa toiture et sa porte sont vraiment remarquables.

Le manoir du baron fou

Remarquable aussi son joli parc. C'est une pause qui pouvait être évitée, mais nous avions quelques minutes à traîner sur les traces de ce baron haut en couleurs.
En passant, on croise la belle église de Pühalep, où on est tenté de partir sur la trace de ruines, mais on n'a pas le temps.

La porte du manoir L'église Pühalep

On file pour prendre le ferry à Heltermaa, où l'on sera tout de suite rassurés, il y aura de la place, ouf ! Donc pas besoin de réserver, vraiment pas, sauf si on arrive en pleine session de week end. Pendant ce temps là, le ciel s'est allégrement couvert.

Le retour au continent.
Durant la traversée qui est assez longue (1h15), on profite de la vue d'autres îles entre Hiiumaa et l'Estonie continentale, notamment les rivages lointains de Vormsi. Nous profitons de cette traversée, qui sera marquée par deux gros orages qui vont se déclencher, de chiens boloss puisqu'ils hurlent à la mort à cause du tonnerre, la présence d'une jeune blonde très belle que personne ne semble remarquer (c'est courant par ici ...), un jeune avec une bien grande canette de bière qui nous parlera un peu.
Sinon, les vues sont belles, surtout avec ce ciel mouvementé, et très gris quand on entrera dans le port de Rohuküla.

Dans le Ferry entre Hiiumaa et le continent

L'une des très belles petites îles que l'on croise

Et là, la précipitation, tout le monde va se jeter dans les voitures pour sortir le plus rapidement possible du Ferry, n'hésitant pas à se serrer les uns aux autres. Nous, on est quasiment tout derrière, donc pas de problème, on est cool, mais certains sont très pressés, et ce qui devait se passer se passa. Une femme a raté son démarrage en côte sur la rampe du Ferry, et BAM, la voiture part en arrière, et va percuter la voiture (assez luxueuse en plus) de derrière qui lui serrait aux fesses. S'en suivit un peu de désordre .. Nous, nous sommes partis tranquillement les bons derniers du Ferry, bien contents d'avoir laissé passer ces gens pressés.

Chateau de Kiltsi.
Juste après Rohuküla, enfin sur la terre ferme, nous prenons la route, mais pas longtemps.
Des ruines nous surprennent au bord de la route, nous nous arrêtons donc pour déjeuner, puis pour aller le visiter.
Ce chateau en ruine est appellé le chateau d'Ungru Lossi, mais bon, on ne lit pas sur le panneau l'histoire d'Ungru, mais une autre histoire, que je vais vous conter maintenant.

Le manoir d'Ungru Lossi

Au XIXème siècle, un comte estonien est épris d'une princesse bavaroise. Mais le père bavarois émit une condition : sa fille vivra toujours dans le même chateau. Le comte, malin, fit alors construire en Estonie le même chateau qu'en Bavière, avec les mêmes plans. Manque de pôt, quand il revint en Allemagne, les constructions se terminant au chateau, sa belle et blonde était morte. Si bien qu'il revint seul au pays, démoli intérieurement et malade comme un chien en plus. Si bien que quand il arriva dans son manoir, enfin terminé, il n'y dormit qu'une nuit, conduit le lendemain aux urgences de l'époque. Celà ne suffit pas (Georges What Else n'était pas là), et il mourrut le jour d'après. Si bien qu'il dormit qu'une seule nuit dans ce chateau qu'il fit construire toute sa vie.
C'est avec cette histoire trottant dans la tête que nous visitons ce très majestueux manoir, qui paraissait énorme à l'époque, mais qui est désormais en mauvais état (les intempéries, et les vols de pierre en furent les coupables) et en plus très peu mis en valeur. Le tour du manoir est pourtant intéressant.

Ce manoir devait être énorme

On repart et nous arrivons à notre objectif de la journée : Haapsalu.

Haapsalu.
L'arrivée à Haapsalu est déjà plaisante puisque nous passons devant le musée du train, avec notamment des locomotives à l'air libre, et une belle gare.

Le musée du train d'Haapsalu et ses belles locomotives

Ensuite, nous nous enfonçons au centre, plutôt au centre névralgique qu'historique, ce qui nous donnera un peu plus de marche pour aller au centre historique, qui nous intéresse plus.
La ville d'Haapsalu va nous rappeller la ville de Viljandi, visitée en tout début de périple en Estonie. Les maisons colorées en bois sont belles et nous font penser aux western plus qu'à l'Europe du nord. C'est vraiment plaisant et aussi dépaysant de se balader dans ces rues bordées de ces batisses vertes, jaunes, bleues, oranges, ...

Les couleurs pastels des bâtiments est vraiment originales.

Après avoir reçu de bonnes infos à l'office de tourisme, nous filons vers le grand chateau en ruine.
Ses remparts sont assez larges, et la première chose que l'on y voit, c'est qu'on y a installé un paradis pour enfant : des jeux en bois absolument fantastiques, avec des chateaux médiévaux, des bateaux pirates et autres constructions ludiques et qui collent vraiment au style du chateau. Heureux est l'enfant d'Haapsalu.

Le chateau d'Haapsalu, dans ses rempars, un jardin d'enfants très agréable.

On voit pour le moment la cathédrâle du chateau, dont une fenêtre est connue pour être la fenêtre où apparait la dame en blanc. Bien sûr, nous, on n'a rien vu. Mais on a tenté le coup quand même, comme la moitié des touristes qui passent par là.

Le chateau d'Haapsalu

Aussi, sur la grande muraille, nous pouvons escalader une tour, pour avoir une belle vue d'ensemble sur ce joli chateau, qui donne envie d'être visité. Mais ce n'est pas notre préoccupation du jour pour le moment, nous avons chaud (malgré le ciel très gris, il fait très très lourd, un vrai temps à orage) et il est relativement tard. En plus, nous voyons bien d'où nous sommes l'intérieur du chateau, qui malgré ses atouts architecturaux (une belle tourelle), parait un peu trop commercial pour nous.

A l'intérieur des murailles du chateau

En sortant du chateau, on se faufile dans les petites rues d'Haapsalu, on croise l'église de St Jean, pour se retrouver sur une belle promenade sur les quais de la baie d'Haapsalu.

Balade dans les rues d'Haapsalu

C'est la mer, mais en fait, c'est comme si c'était un lac. C'est très marécageux, on y voit la vase, et très sauvage, on y voit des canards pêcheurs et une famille de cygnes, et on croit observer aussi un grand rapace (un aigle ?).
On se rappelle ici qu'Haapsalu était une station balnéaire prisée par les soviétiques dans les années 20. Tout autour de la promenade agréable que l'on fait dans un petit parc piéton, il y a de grands et beaux bâtiments luxueux, avec une sorte de kiosque sur pilotis (qui donne de belles photos) et surtout un énorme bâtiment victorien, le Kursaal.

Les agréables quais d'Haapsalu

Devine-t-on que nous sommes dans le centre d'une des plus grandes villes d'Estonie ?

Le Kursaal est un bijou d'architecture, abolument pas esthétique, mais qui se remarque et se fait photographier. Beaucoup de fioritures pour cette énorme salle des fêtes qui devaient être le rendez vous de la cour du tsar.

Le Kursaal

En quittant le Kursaal, nous marchons dans le vieux Haapsalu, plutôt charmant et très coloré.

Quartier très mignon de Haapsalu, avec de vraiment superbes barraques.

Mais la chaleur est lourde et moîte, très lourde. On ne peut s'empêcher de s'offrir de petites glaces en pot, le truc bien commercial. Et puis, un gros nuage noir commence à envahir le ciel, le vent se lève, oula, il va falloir se presser de rentrer, car ça va péter sévère !

Alors que la chaleur nous donne envie d'une glace, des nuages très sombres viennent se nicher dans le ciel ..

Et donc, on marche très vite vers le camion, n'observant que d'un oeil pressé les jolies couleurs des bâtiments qui deviennent éclatantes grâce à la couleur sombre du ciel. Un éclair au loin, un tonnerre proche, on sent le chaos dans les rues d'Haapsalu. Vite, ouvrons le camion, couvrons le lit (je rappelle que nous avons des fuites) : on est juste à temps ...

Un déluge chaotique.
On commence à quitter Haapsalu quand l'orage éclate littéralement, mais vraiment une explosion. C'est un déluge impressionant qui s'abat sur la ville. Les rues sont déjà innondées, et la route principale, c'est pire encore. L'accès à une pompe essence semble déjà bloquée par l'eau (en tout cas, je ne prends pas le risque d'y pénétrer, alors que j'en ai vraiment besoin), surtout que c'est plein de travaux. Notre sortie chaotique de Haapsalu sera folle, et c'est avec plaisir et soulagement que nous quittons la route principale pour aller vers la côte, il est 18h, et nous allons faire une sorte d'erreurs.

De la route, pour pas grand chose ...
On vise la côte, avec les villes de Riguldi, Nõva, mais la route est ici agréable mais sans vraiment d'intérêt, surtout si comme nous on n'a pas le temps de s'arrêter. Jamais nous n'avons vu la mer, donc ça ne sert vraiment à rien. L'Estonie est trop plate pour pouvoir bien observer la mer de la route.
On est quand même dans une forêt au milieu de nulle part, et après un tel orage, les animaux sont un peu perdus. C'est donc avec bonheur et magie que nous allons croiser la route de deux bambis et de leur maman, traînant sur la route devant nous : ça, on aime !
Après Nõva, je vais commencer à flipper, ma jauge d'essence est très basse, et nous ne savons pas vraiment si nous allons trouver des stations. A Padise, un monastère en ruine semble intéressant et assez grand de la route. A Rummu, une grosse prison nous fait frissonner. Mais toujours pas de station essence. C'est à Keila, ville qui semble vraiment sans aucun intérêt que nous allons enfin dénicher de l'or noir. Ouf !
On est reparti vers la côte, avec une envie de dormir au bord de la mer. Il est tard, mais nous cherchons quand même sans succès une cascade et une plage autour de Kloogaranna.

La Plage de Merem?isa.
C'est un peu plus au nord, juste avant la petite bourgade balnéaire de Merem?isa, que l'on va attraper le gros lot ! Un sentier s'enfonce dans la forêt. On y va ! Et on fait bien. Le long du chemin, sous de hauts pins ombrageants, des emplacements sont aménagés pour y planter des tentes ou se garer en camion, avec espace à barbecue et tout. Enorme !
Et puis, on entend la mer. Allons voir ! Une énorme plage déserte nous attend derrière la dune, avec du sable fin (un peu mouillée), un ciel pour le moment sec, offrant de belles couleurs sombres, et la mer qui s'ouvre devant nous, magique !

La plage de Meremoisa, notre bivouac pour la nuit ..

La plage de Meremöisa, avec son ciel mouvementé ..

En regrettant de n'être arrivés ici plus tôt (nous sommes arrivés à 20h), nous passons une rapide soirée (miam : bouillon, pâté, fromage) pour se reposer avant la journée du lendemain, qui promet elle aussi d'être assez longue, puisque nous sommes dans ce petit paradis à une trentaine de kilomètres de Tallinn.

==> vingtième étape : Tallinn, et les Chutes de Kaila.

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