Eesti - Latvia

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Matsalu Laht - Loode Park

(Matsalu Laht, l'île Saaremaa et sa capitale Kuressaare)

15ème étape, samedi 24 juillet 2010, 148,2 km (16,1 km de vélo)

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Rencontre matinale.
Malgré une petite pluie fine, et sur le camion, c'est assez gênant, bonne nuit, et bon réveil au parking Penijoe.

On se réveille difficilement au Matsalu Rahvuspark

Nous partons en voiture à une dizaine de kilomètres pour une autre balade. Sur la route, deux oiseaux nous surprennent dans un champ. On s'arrête, on sort les jumelles, effectivement, ce sont des oiseaux que nous n'avons pas l'habitude de voir. Ce sont des grues cendrées !
Nous profitons de les observer. Elles sont toutes les deux dans le champ, debout, en train de déambuller tranquillement.

Les grues du Matsalu

Nous nous arrêterons un peu plus loin à Metsküla, dans un bled un peu glauque en ce petit matin, avec un chien à moitié sauvage qui traîne, je flippe un peu en détachant les vélos.

La pointe de Keemu.
Nous partons pour la pointe de Keemu sous un ciel vraiment gris.
Mais dès le début, la promenade va nous plaire, contrairement à la veille. La route est vraiment très agréable pour rouler, plate, bien goudronnée, il n'y a aucune voiture.
Et puis, nous allons croiser une grande faune : des grives (ou apparentés) par centaines, des vaches à têtes noires, des vols d'oies sauvages qui viennent se poser dans des champs. Et surtout, deux chevreuils vont nous couper la route, magique !

Sur la route de la pointe de Keemu

Un vol d'oies sauvages

Au loin, la baie de Matsalu s'étend.

Sur la pointe de Keemu, c'est un peu moins sympa de rouler, mais on arrive vite à l'observatoire, très haut perché une nouvelle fois et qui se trouve devant la baie de Matsalu. On monte, en faisant attention à la trentaine d'hirondelles qui ont élu domicile ici. D'en haut, la vue sur la baie de Matsalu est belle, même si ça manque un peu de soleil.

L'observatoire de Keemu, avec ses résidents.

On peut en haut observer des cygnes qui sont donc présents dans la mer, ce qui nous prouve que l'eau de la Mer Baltique n'est que très peu salée. Les cygnes y sont ici comme chez eux. Nous observons aussi des familles de canard, mais pas d'autres types d'oiseaux. On est au final assez déçus par la réserve de Matsalu qui ne nous a pas offert la faune que l'on espérait, mais bon, c'est parce que c'est l'été, et les oiseaux sont en migration à cette période de l'année.

Nos observations de la baie de Matsalu

Le retour au camion sera tranquille, avec un passage agréable avec des oies sauvages, très nombreuses dans un champ. Cette balade de 16km aura été plus agréable que la veille, avec ce plus belles vues, plus de faune.

Sur le retour de Keemu, nous retrouvons les oies sauvages, elles se sont multipliées..

Rocher de Näärikivid.
Nous poussons un peu plus loin en voiture, pour manger. Après avoir observé de très près une cigogne peu farouche, nous nous arrêtons à un parking en face du Näärikivid, un gros rocher sur la plage. Nous nous arrêtons alors pour manger, puis nous y allons. La plage est grise et peu engageante, avec de nombreux cadavres de poissons, et la présence de très nombreux insectes. C'est une plage où il ne fait pas bon se baigner, mais c'est un lieu attypique de la Baltique, une plage d'hiver un peu.

Le Näärikivid et sa plage peu festive ...

Les gros rochers sont remarquables, surtout qu'on ne sait pas vraiment d'où ils sortent. C'est que du plat ici, il n'y a pas de falaise. Certaines explications disent qu'ils viennent de Finlande, mais avec quelle marée ? C'est du coup assez impressionant de retrouver ici ce type de rocher.

Ici, pas de maillot de bain, mais le manteau pour tous les amoureux de la nature ...

Pointe est de Matsalu.
Nous allons ensuite nous enfoncer à l'est, dans de petites routes qui vont se révéler très agréables, même si on n'a pas grand chose à y voir.
On longe la mer Baltique, sans vraiment la voir. Mais la route est agréable, surtout autour de la bourgade de Kuke. On va croiser une famille de cailles (ou un peu plus grandes volailles) que l'on va malheureusement éparpiller, après avoir tout fait pour ne pas leur faire peur.
On roule un peu au hazard, et on se retrouve dans une forêt quasi militaire où poussent de très nombreuses éoliennes. C'est un endroit un peu spécial, et puisque nous sommes seuls, nous hésitons. Mais au bout d'un moment, on arrive sur la grande route.

Route surprenante où l'on croise cailles et éoliennes .. les premières courent vite devant nous, les secondes ne font que tourner ...

Quelques deux kilomètres plus loin, on entre dans une presque-île, Virtsu, d'où on va prendre le ferry pour l'île de Saaremaa. On ne sait pas du tout comment faire pour aller dans ce ferry. On tente le coup de bluff et aller directement. Et en fait, c'est comme ça que l'on fait, et même en ce samedi après midi, nous allons trouver des places pour le prochain ferry : très bien !

La presque-île de Virtsu On entre dans ce monstre marin ..

Ferry Estonie-Saaremaa.
Si bien qu'en un quart d'heure, on se retrouve rangés dans le Ferry, priés de sortir de la voiture pour aller profiter du Ferry.
Le Ferry est en fait un grand centre de restauration, les gens d'ici consomment vraiment. Le bar est vraiment pris d'assaut, avec du café, des sucreries, des journaux, les gens achètent de tout. On se retrouve à la limite exclus avec nos propres gateaux et nos sacs à moitié tout remplis.
Avec un confort extrême, nous allons profiter de ce très rapide voyage, où l'on a à peine le temps de sentir les remous (lucie a le mal de mer), ni même vraiment le temps de sortir dehors pour voir ce qu'il se passe sur la Mer Baltique.

sur le Ferry

A l'arrivée, une famille garée devant nous a perdu ses clefs, on doit donc sortir sur l'île de Muhu les derniers, ce qui nous arrange bien, on va pouvoir profiter de la route.

Saaremaa.
Avant d'entrer à Saaremaa, on doit traverser l'île de Muhu, une île forestière reliée à sa grande soeur par une digue. Au début, nous suivons sur l'unique route toute la file des voitures qui était dans le ferry. Rapidement, nous nous retrouvons les derniers de cette longue file, bien heureux de pouvoir profiter du passage impressionant de cette longue digue, où l'on roule vraiment entre les deux bras de mer.

La digue entre les îles de Muhu et celle de Saaremaa

On entre ensuite dans Saaremaa, où une voie rapide nous permet de rejoindre Kuressaare, la capitale de l'île, notre objectif pour aujourd'hui (il est déjà assez tard). La route est une longue ligne droite qui traverse une grande forêt. Dans nos souvenirs, on va plutôt se rappeller qu'on a essuyé à ce moment un gros gros orage. Il faisait déjà pas très clair, mais là, il fait carrément nuit.
Coup de chance, c'est quand il va s'arrêter légèrement de pleuvoir que l'on va voir une direction pour le cratère de Kaali, un lieu que l'on voulait voir, mais on avait décidé d'abandonner le projet. Très bien.

Le Cratère de Kaali.
Ce cratère est le mieux conservé d'Estonie. C'est un cratère créé par une météorite.
Le lieu est touristique, il y a quelques bars, un petit hôtel et un drugstore. Mais bon, ce n'est pas non plus la foule, surtout que les gens attendent qu'il arrête complètement de pleuvoir. Du coup, on y va et on y sera quasiment les seuls.
Le cratère est assez impressionant, car il a vraiment une forme conique (enfin, une forme paraboloïdale, soyons précis, diantre !) de cratère. On voit bien le cratère, surtout quand on est au dessus. La forme est parfaite, et le lac formé est clairement circulaire.

Le cratère Kaali

Tout autour, on ne sait pas trop comment font les arbres pour rester bien enracinnés, tellement ils penchent. On fera le tour de ce cratère, en découvrant par contre qu'il y a autour de ce cratère de nombreux poissons morts, c'est pas très reluisant.
On repartira pour la capitale de l'île.

Kuressaare.
Nous arrivons à Kuressaare avec l'ambition de la visiter très rapidement. Il est bientôt 19h quand nous sommes garés et prêts à la visite, sans aucun plan puisque le centre d'information est fermé. Quand bien même, nous allons nous offrir une petite visite agréable de la ville.
Nous nous dirigeons d'abord vers le chateau. Avant de se retrouver devant, nous traversons deux hôtels qui sont vraiment très beaux, et qui confirment que cette ville a une vie touristique chic. Et ce n'est pas fini, en traversant les douves du chateau, en tongue, en short, et pas lavés depuis bientôt 3 jours, nous sommes accompagnés de gens en costume, de dames en belle robe de soirée. C'est donc avec surprise que nous apercevons qu'il y a ce soir au chateau un opéra, et donc nous passons vraiment pour des extra-terrestres.

Le beau chateau de Kuressaare

A part ce petit choc culturel et surtout vestimentaire, nous apprécions la vue de ce beau petit chateau, très bien conservé. Nous allons faire le tour, puisque ce n'est plus possible d'y rentrer à cette heure-là. Les tours sont relativement belles, les toitures rouges donnent de la belle couleur, surtout que le soleil est apparu en cette fin d'après midi. Et puis quand on s'ennuit, on peut regarder les spectateurs de l'opéra sous nos pieds, car nous sommes nous sur les remparts, en forme d'étoiles, qui sont entourées par de jolies douves.

Le chateau de Kuressaare et ses hôtels privés, de jolies maisons construites sur ses douves.

De jolies douves entourent ce chateau.

De l'autre côté du chateau, surprise, il y a une belle petite plage qui s'étend dans une jolie baie sur la Baltique. Très bien ! Nous poursuivons, puisqu'on y est, le long de cette plage, pour aller au bout de la pointe, où nous avons une très belle vue sur la mer, le port de plaisance, une nouvelle fois très bourgeois, et de l'autre côté, la belle plage et au fond le beau chateau.

d'un côté le chateau, de l'autre une belle plage de sable fin et rougie par un soleil qui apparait enfin aujourd'hui ..

Bref, cette ville nous plait bien.

Une belle photo aux couleurs pastels du chateau de Kuressaare.

Une vidéo de la pointe de Kuressaare.

On retournera en ville en retraversant le chateau. En ville, nous traînons dans les petites rues de la ville, les maisons sont en bois, mais elles ne sont pas si belles que ça (quelques belles maisons sur Lossi), moins belles qu'à Viljandi ou à Pärnu. Nous voyons l'église orthodoxe.

Visite de Kuressaare, avec l'église orthodoxe, et quelques petites maisons en bois charmantes .. mais le ciel s'assombrit rapidement ..

La visite va être cependant accélérée car le ciel s'assombrit fortement, à très grande vitesse. Nous pressons le pas pour revenir au camion, quand nous entendons les premiers tonnerres. A peine avons nous ouvert les portes de la voiture pour rentrer qu'un énorme orage s'abat sur la capitale de Saaremaa.

Une soirée explosive.
C'est sous un orage très puissant que nous sortons de la ville, direction le sud est. Nous nous arrêtons avec un peu de chance sur un bon parking, celui de la balade du parc Loode, à cinq kilomètres de Kuressaare.
En plus, on a de la chance puisque dans ce parking, il y a un abris, et une table en dessous pour faire la cuisine. Nous y allons une fois le temps un peu calme. Nous y cuisinons (miam : semoule, boulettes de viande) et mangeons à l'intérieur du camion (beaucoup d'insectes sous l'abris). Débutait alors la soirée la plus surprenante des vacances.

En cuisinant sous cet abris, je ne me doutais pas une seconde qu'on allait y passer toute une partie de la nuit...

A peine on terminait de manger, un vagabond frappait à la vitre du camion, nous faisant un peu peur, faut dire qu'il y avait toujours de la pluie, et qu'il faisait vraiment nuit noire (il était 22h passées !), et que nous sommes au milieu de nulle part. Il nous avait interrompu pour pas grand chose, et est reparti quelques minutes plus tard en vélo vers la ville, nous laissant un peu perplexes.
Et ce n'était pas fini. Des jeunes sont apparus dans une voiture, et sont venus boire et discuter sous l'abris. L'une d'entre elle est aussi venue frapper à notre vitre, et nous a proposé de venir prendre un coup avec eux. Le temps de ranger nos affaires, nous les rejoignions pour discuter pendant trois heures de tout et de rien, en anglais et un peu en français avec l'une d'entre elle. C'était vraiment très agréable de discuter avec eux. Nous avons pu tester les bonbons chocolats Kalev, et aussi pu apprécier l'accueil des moustiques qui nous ont bouffé toute la soirée. Mais les diverses discussions, sur l'Estonie, la France, le foot, les forêts, les castors, furent toute passionantes. Très belle soirée !

==> seizième étape : La pointe de Saare.

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