Bulgaria 2017

Bulgaria

Kamchya - Réservoir Tiča

(Pobiti Kamani, Cavalier de Madara, Pliska)

31ème étape, mercredi 9 août 2017, 204 km.

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Dans l'ouest de Varna, notre dernière journée dans le nord de la Bulgarie, avec une très belle journée.

Au Camping.
Réveil à 7h dans notre camping qu'on n'a pas du tout aimé. Frustrés de ne pas avoir dormis dans un chouette endroit au bord de la mer, on ne trouve même pas un passage pour y aller à partir du camping. On ne dira pas au revoir à la Mer Noire que l'on quitte définitivement.
On repasse par Varna, et c'est galère, avant de prendre la route vers l'ouest.
Sur la bonne route au final, nous trouvons le parking du Pobiti Kamini. A ce moment-là, nous ne savions pas que le reste de la journée allait être super.

Pobiti Kamani.
Quand j'ai lu la description sur mon guide, j'ai coché en rouge ce site, ça semblait génial, mais en même temps, ça semblait assez superflu comme endroit, boudé par les touristes qui n'y passaient jamais. Ah non, Pobiti Kamani est un site exceptionnel !! Nous militons pour qu'il accède au patrimoine Unesco.
Avant de débuter, nous entrons dans la petite cahute où il y a des informations et où l'on peut acheter les tickets d'entrée (3 Lv chacun .. c'est cadeau), puis nous partons pour une balade d'1h sur une autre planète. Avec une précision avant de nous suivre sur cette planète : TOUT dans Pobiti Kamani est naturel (à priori) ...

On entre dans Pobiti Kamani ..

Cette Forêt Pétrifiée est une zone semi-désertique d'environ 70 km², avec beaucoup de sable, une végétation très aride, dans laquelle se dressent des colonnes de pierres calcaires, par centaines, par milliers. C'est dû au fait que la zone était totalement submergée il y a 50 000 ans, mais quand même, c'est énorme.

Une grotte avec des colonnes en son antre..

On sort de cette grotte/dolmen pour rejoindre les colonnes ..

On continue notre périple dans ce désert, en passant par cette roche à droite, qui s'appelle le Trône.

Je vous rappelle que tout ça est NATUREL !

Il y en a pour tous les goûts, leurs formes sont aléatoires (certains ont des prénoms), globalement (mais pas que) cylindriques, de différentes tailles (certaines dépassent les 4 mètres), d'autres sont plus petites (comme le Coeur), certaines forment un renfoncement. Les colonnes sont en général creuses, on le perçoit quand elles sont couchées ..

Le diamètre des colonnes est parfois assez important.

Ce cercle est sûrement surfait .. mais ça fait classe.

Deux points de vue : d'en haut, en mode quasi-subjectif.

Je répète : c'est NATUREL !!

On a l'impression d'être dans des ruines d'un temple Grec ou Romain .. sauf que c'est naturel ..

Il y a un Roi derrière Lucie ? Vous ne trouvez pas ?

Tête de lézard à gauche ? Un coeur à droite !!

La classe au naturel ..

Moi, perso, je sais comment j'aurais appelé cette grande tige !!

Le Lonely Man et le Piédestal.

C'est absolument magique et bluffant !

Transfert.
Des images plein les yeux, nous repartons vers Madara. Ce village est situé au pied de falaises, seuls dénivelés depuis des kilomètres. On y va pour faire des petites courses, dont le pique-nique que l'on va manger à l'ombre du parking de notre prochaine visite.

Sur la route de Madara, on croise ce téléphérique qui rapporte des pierres d'une montagne voisine jusqu'à une usine.

Cavalier de Madara : Unesco.
Un long escalier monte face à la montagne et nous amène pille devant le Cavalier de Madara. (en payant 5 Lv chacun).
Creusée à même la roche, cette sculpture sur une falaise haute de 100 mètres, située à 23 mètres de hauteur, n'est absolument pas remarquable. Elle semble même bénine, surtout qu'il y a un gros échaffaudage vert tout dégueu juste devant.

On débute notre promenade dans la forêt, et notre petit parcours dans ce lieu où on peut observer de nombreuses choses.

Gros échaffaudage devant le Cavalier de Madara ... tout petit finalement dans sa haute falaise.

Bien évidemment, son classement Unesco ne vient pas de n'importe où.
Déjà, c'est le vestige des anciens Bulgares qui peuplaient cette contrée dans les années 600-800, donc très anciens. C'est aussi l'un des plus gros symboles national de la Bulgarie.

Ca doit être le site Unesco le plus petit qu'on n'a jamais visité.

Quand on observe un peu plus le cavalier, on remarque que l'ensemble est dessiné avec détails. Il s'agit donc d'un cavalier qui chasse un lion avec une lance, accompagné par son chien. Le chien est le cheval sont très bien conservés, le lion se remarque mais est brouillon. Le cavalier est un peu érodé, et sa structure est moins précise. On ne voit rien de sa lance non plus.
Une longue fissure sépare la sculpture en deux parties, et des créneaux de chateau apparaissent sous la construction. Ce qui est impressionnant, c'est aussi que tout a été sculpté sans aucune rature, et ils n'ont pas pu avoir trop d'essai : on ne trouve pas des falaises de cent mètres de haut partout.

Le cavalier en détail.

Le chien et le lion en détail ..

Ce qui est assez remarquable, ce sont les différents tons colorés, qui changent en fonction de la profondeur de la surface creusée. L'effet optique est curieux.
Historiquement, en regardant les détails, le Cavalier de Madara est une oeuvre unique ..
Si l'on regarde rapidement, c'est ... tout à fait banal.

Sur les falaises de Madara.
Ces falaises n'ont pas été que le lieu de vie de l'ancienne civilisation Bulgare. Elles ont été utilisées plus tard comme site militaire. C'est l'une de ces forteresses qui se trouve au sommet des falaises.
Et nous prenons le temps d'aller voir cette citadelle. On monte ensuite par la forêt, puis par une floppée importante de marches qui grimpent au milieu de roches blanches qui reflètent le soleil et font grimper le mercure : il fait chaud, et les rembardes sont brûlantes. L'escalade est assez rugueuse, et nous sommes bien contents d'arriver sur le plateau, que l'on parcourt au milieu de landes pour rejoindre la forteresse.

Grosse montée pour aller au dessus de la falaise.

Derrière nous, le village de Madara.

Sans les rochers, ça donne ça.

Elle est placée pas loin du dessus du cavalier. Ses ruines paraissent restaurées : les pierres sont alignées, les coins sont nickels. Mais à priori, pas vraiment, donc c'est remarquable.
La vue sur la vallée est belle, avec au loin la très soviétique Shumen que l'on distingue au travers de voiles de chaleur.

Sur le plateau, nous rejoignons la forteresse.

Ses murs sont propres et très bien restaurés.

D'ici, on avait une magnifique vue sur toute la vallée.

Nous redescendons par le même escalier épique.
Dans le même site, on pousse la balade pour aller rejoindre deux "grottes". La première est inutile, la deuxième n'en est pas vraiment une, mais est remarquable. C'est une longue paroi creusée incurvée, très haute, et vraiment impressionnante. De plus, sa fraîcheur fait un bien fou.

Ce renfoncement est assez impressionnant.

Une fissure dans laquelle il ne vaut mieux pas tomber.

Le retour vers la voiture se fait en forêt, avec au final une fontaine pour se rafraîchir et prendre de l'eau. Nous venons de passer un très bon moment. Et ce n'est pas fini pour aujourd'hui.

Pliska.
Située à une douzaine de bornes au nord de Madara, le Pliska actuel est un village qui n'a aucun intérêt. Mais si on prolonge notre route deux kilomètres plus loin, on tombe sur des ruines. Ces ruines perdues dans la campagne profonde Bulgare sont celles de la première capitale du peuple Bulgare, le peuple qui a créé le Cavalier de Madara dans les années 600-800. C'est donc un site hautement historique qui nous accueille pour notre fin d'après-midi (5 Lv chacun).

Le site n'est pas très touristique, et la triple-porte est voutée.

Elles sont entourées d'une muraille et d'une grande porte : l'endroit est plutôt propre. On entre à l'intérieur d'une sorte de grand terrain vague, très bien entretenu : une grande allée propre nous amène au grand palais, dont il ne reste pas grand chose à part les fondations. Même chose pour l'église.

Après la porte, on suit une allée propre sous les arbres.

Bloc Bloc Bloc .. c'est comme un tétris ici ..

On voit des fondations diverses et variées : à gauche, c'est une église ..

C'est dans la citadelle, entourée de murs, que l'on va y trouver les ruines les plus intéressantes : des fondations de thermes, avec tuiles empilées et un système de gestion de l'eau, un passage souterrain aussi.

Tétris dans une citadelle.

Tout un système de chaufferie de l'eau, avec ces briques empilées typiques des villes romaines.

Plus loin, un chapiteau en toiles protège de nouvelles fouilles d'une place pavée devant une maison bourgeoise : les pavés sont numérotés.

Fouilles protégées, tuiles numérotées.

On monte ensuite au musée, installé dans une petite fermette, très bien miss en valeur : l'espace est fleuri, avec des petits bancs et deux yourthes. Le musée est intéressant pour bien appréhender cette civilisation : ses relations et similitudes avec les mongols notamment avec les costumes traditionnels et la politique du khan. Le texte en anglais est un peu compliqué, et on comprend difficilement tout sur le temps des khans dans lequel nous essayons de plonger.

Une yourthe Bulgare, symbole que les Bulgares étaient proches de la civilisation Mongole.

Au musée, nous pouvons observer cette maquette de la basilique ..

Nous sortons de l'enceinte de la citadelle de Pliska, mais une chose nous chiffonne : on a vu des plans d'une grande basilique dans le musée, mais pas de trace ici .. Elle est en fait à quelques hectomètres plus au nord, en poursuivant une belle petite allée. On aurait pu y aller à pied, mais il est trop tard, et elle va fermer.

L'entrée de la basilique a de la tronche.

La façade, restaurée.

C'est bien fait, on s'y croirait .. ça devait être impressionnant.

Peu de touristes viennent visiter la Bulgarie jusqu'ici, on a bien aimé la visite de la première capitale Bulgare.

Le site est assez important, c'était un batiment important et les ruines sont belles, un mélange entre anciennes colonnes et restaurations : le mélange est fait avec goût.

Shumen, Preslav.
On reprend la route, direction le sud. Et oui, nous quittons définitivement le nord de la Bulgarie : demain, grosse journée de transition.
Shumen la soviétique n'a pas d'intérêt.
Preslav a été la ville qui a succédé Pliska en tant que capitale de la société Bulgare. Il y reste quelques ruines, moins importantes qu'à Pliska, mais il est trop tard pour nous : il fallait faire des choix.
Au sud de Preslav, la route nous emmène dans les montagnes (aaahhh, ce plaisir de retrouver les montagnes après plus d'une semaine de vadrouilles dans le nord Bulgare).
A la recherche d'un bivouac, le grand lac Tiča Reservoir semble sur la carte un super point de chute.

Le bivouac de rêve.
Et ça le sera. Juste avant le village d'Ivanovo, un petit chemin file dans les collines : nous bifurquons, avant de prendre un petit sentier pour rejoindre le bord de l'eau.

On arrive au bord du lac Tiča pour un bivouac exceptionnel.

La soirée est délicieuse, commencée en plus assez tôt, puisqu'on est arrivé autour de 18h30 : nous allons sortir nos chaises pour profiter de ce site, fantastique au niveau de la vue, parfait au niveau de la tranquillité, coin à pêcheurs, des hérons, des moutons, des chardons, des belles couleurs, des jeunes qui s'amuse sur le lac en jet ski, des oiseaux jaunes, le bruit de l'eau sur les galets, une température idéale, et puis à 19h30, tout bascule ..

Photos au ras du sol ..

A ce moment, le Bivouac était à 5 étoiles

Ce bivouac 5 étoiles va passer à un niveau supérieur .. On n'en a pas fait beaucoup, des bivouacs 6 étoiles. Il faut vraiment que tout soit réuni .. et un truc en plus ..
Le truc en plus, c'est Lucie qui va le voir venir ..
19H30 : Oh tiens, il y a un truc qui bouge dans l'eau ..
Pendant les 10 minutes qui vont suivre, nous allons observer une petite TORTUE qui se balade sur la berge. Tranquillou, pas farouche, à 10 cm de nos mains. Génial !