Fiest'Antipode

Hip Drop - Les Cordes Arrachées de la balle musette - Tahiti Bob - Ouiche Lorène

  Samedi 5 février à l'antipode Mjc Cleunay à Rennes (35) :

    Belle soirée en perspective à l'Antipode, la salle qui me plait le plus sur Rennes, les bénévoles de cette salle se sont ligués pour présenter cette belle soirée qui promet d'être très festive.

Commence un petit groupe que je ne connais pas, Hip Drop, ils sont présentés comme étant de Rennes, un groupe soul-funk, et bizarrement, j'avais dans mon imagination que c'était un petit groupe de jeunes qui allaient venir faire une première partie. J'ai donc été surpris de voir apparaître sur la scène une femme pas loin de la quarantaine accompagnée de musiciens tout aussi âgés, et d'un plus jeune au percus..

Ca fait un peu peur quand on voit venir ce genre de groupe, et rapidement, la peur fait place à l'intérêt, la musique n'est pas désagréable, pas très intéressante il est vrai pour mes goûts, ça s'écoute bien, sans être vraiment génial, vraiment pas. La chanteuse bouge beaucoup sur scène, un peu trop par rapport au rythme de ses chansons, d'ailleurs, le public danse aussi beaucoup, c'est surprenant, car ce n'est pas trop l'ambiance. J'en conclues mesquinement que c'est un groupe du coin, donc qui a des fans dans la salle.

Une présentation du groupe, une chanteuse que Lucie a trouvé vulgaire, sa manière de montrer son bide, ce qui m'a surpris ce sentiment, mais bon .. Sinon, elle a une voix pas désagréable, elle chante anglais, et voilà, n'a pas un talent immense mais chante sans être désagréable. Elle est accompagnée au choeur par un percussionniste qui percussionne donc et fait pleins d'autres bruits de percussions plus originales, il va aussi chanter à moitié du rap à un moment, un moment pas très terrible.

Il y a un autre choeur derrière la batterie, celui-ci était vraiment caché et je n'ai pas pu l'observer. Il y a aussi un tuba, qui m'a l'air d'être un bon leader du groupe, il s'appelle Serge, il bouge pas mal sur scène, se retrouvant tour à tour un peu devant ou derrière, il a l'air d'apprécier fortement la scène, contrairement au guitarriste, qui m'a l'air talentueux, qui avec sa tête de ... souris .. Michael J.Fox avec vingt ans de plus. Il va rester dans l'ombre de la scène, d'ailleurs, j'ai eu trop de mal à le prendre en photo.

Bref, la musique n'est pas très originale, mais agréable. Il y a deux moments du concert que j'ai apprécié vraiment, ce sont les apparations d'un invité au trombonne. Il a une manière de jouer très originale, ce tic de bouger la jambe quand il joue est très drôle. Son instrument donne vraiment une autre ampleur au concert, et je trouve ses apparitions très très bonnes.

Le concert va se terminer au bout d'une heure dans un semblant de pagaille, puisque les organisateurs veulent que le concert s'arrête alors que le groupe ne veut pas quitter la scène, puisqu'ils se font ovationner par le public. Il y a un petit quiproqo, dans la bonne humeur, mais limite quand même. L'empressement en fin de concert sera plutôt récurrent en cette soirée.

Le deuxième groupe est déjà annoncé sous des airs plus agréables, déjà il a un nom qui sonne bien : Les Cordes Arrachées de la Balle Musette. De plus, il s'installe des instruments bien sympas, comme un violon, un accordéon, et une contre-bassine, première fois que je peux en observer une de près, et j'en tombe tout de suite amoureux de cet instrument, j'aime les balais ne l'oublions pas.

Arrivent quatre musiciens et chanteurs, quatre style différent. Le premier en partant de gauche, c'est le violonniste, cheveux mi-longs, avec un foulard, habillé à la gitane (l'est un peu espagnol), il a quelques airs avec Johnny Depp je trouve. Le second en partant de la gauche joue d'un grand accordéon noir et aussi sera le plus préposé à la contre-bassine. Il est sappé sérieux, tout en noir, et sue beaucoup, il en est tout rouge en fin de concert. A sa gauche, il y a le deuxième accordéonniste, et le deuxième préposé à la contre-bassine, il va aussi jouer du tuba. Il a une veste rouge et il ressemble un peu à Bruno Solo. Le quatrième luron est à la guitarre et ne va pas la lacher du concert, il a l'air d'être le plus sérieux du groupe, dans ses habits, dans son comportement.

La musique commence, et tout de suite, on est conquis, c'est de la musette pure, avec les quatre qui chantent, l'un après l'autre, ensemble, ils arrivent à créer une très bonne atmosphère qui rend l'ambiance tout de suite très agréable et très bonne. En plus, le rythme est assez important, surtout avec le violon, dont le musicien a vraiment une bonne tête bien sympa, toujours avec un gros sourire.

D'ailleurs, c'est le sourire qui est vainqueur avec ce groupe, sourire du groupe, sourire du spectateur, l'ambiance est vraiment bonne, et les ovations se succèdent entre chaque chanson, qui peuvent parler de voyages, de poésie, ou aussi traiter de sujets plus sérieux, tout ça avec des jeux de mot et une musique festive.

Ce groupe ne révolutionne pas le genre, mais il est très bon, et c'est très jouissif de les voir. Ils se démènent sur ce merveilleux instrument qu'est la contre-bassine, que je peux observer avec des yeux qui pétillent pendant tout le concert. Ma réflextion faite à lucie : "Un instrument où l'on masturbe un balai : mon rêve !".

Ces quatre musiciens vont nous faire danser une petite heure, un peu moins je crois. Ils vont terminer leur concert par une chanson "Les Cordes" dans laquelle ils se présentent les uns après les autres, dans une ambiance bien déchainée, et vont déclencher un appel que les organisateurs ne vont pas pouvoir refuser.

C'est une très bonne suprise que ce groupe, que m'avait de toute façon conseillé Alain-Breizh, donc j'l'en remercie :).

Le groupe qui va suivre, je le connais, je l'ai déjà vu en tremplin des Vaches au Gallo 2003, donc un an et demi avant, j'avais vraiment apprécié ce groupe de jeunes morlaisiens, les Tahiti Bob. Avant qu'ils ne montent sur scène, j'ai remarqué avec une petite tristesse qu'ils ne refont pas leur trip de peindre une toile de fond pendant le concert.

La lumière s'éteint, on attend le concert, le public est chaud et acclame déjà le groupe, quand on entend venir de derrière nous des premières notes. Les musiciens sont dans la foule, on les laisse passer (avec du mal, des fourmis ayant installer leur campement sur ma jambe), il y a deux trombonnes et deux trompettes qui se fraient, pas trop avec douceur quand même, un chemin dans le public pour monter sur scène.

Ils rejoignent alors deux guitarristes, et un batteur qui vont commencer du bon ska ! Une ambiance terriblement agréable, un groupe qui me parait toujours aussi jeune, et une ambiance qui se réchauffe d'un coup. Ce n'est pas du ska core, fait spécialement pour le pogo, c'est du ska pour sauter et bouger, du très bon ska.

Les sept compères sur scène vont vite être rejoints par un chanteur black, limite reggaeman, j'avais complètement oublié sa présence. Il arrive et prend la place du chanteur principal, et commencera à danser et faire des sons pour rester dans l'ambiance. Il commencera à chanter au bout de la quatrième chanson, en compagnie du guitarriste qui est à sa gauche, celui de droite se satisfaisant de faire des grimaces bien sympathiques et drôles à regarder. Aussi un des trombonnistes qui avait transpercé la foule viendra à l'orgue électrique pour venir mettre un son ska, à la SKa-P.

Les Tahiti Bob vont continuer de déferler leur flot de musique festive et vraiment agréable, tout le monde est en train de bouger sur scène comme devant la scène. Ils ne sont pas du tout mal à l'aise devant tout ce public, et même, je trouve qu'ils gèrent très bien leur position, évitant même de trop parler avec le public, le jeu de scène n'étant pas extraordinaire, mais le rythme qu'ils imposent ne le nécessite pas.

Ils vont essayer de varier un peu les plaisirs en passant du rocksteady à du ska un peu plus core, sans vraiment excéder, même pas du tout, de toutes façons, ils ont trois cuivres qui jouent presque tout le temps, sauf quand ils viennent sauter à côté des chanteurs sur certains morceaux.

Le concert touche à sa fin, limite il y a un rappel, même s'ils ne le font pas trop, vus que le timing est assez rude, les membres des Ouiches Lorènes apparaissent derrière, en arrière plan, on les reconnait facilement à leurs déguisements. Et là, les Tahiti Bob vont jouer un morceau d'une bonne dizaine de minutes, qui va être excellent !

Ils vont changer de rythme souvent lors de ce morceau, mais vont garder une pêche tout du long, et tout va très bien s'emboiter, on croit qu'ils vont terminer, mais partent en dub, avant de repartir en ska, bref, un très bon moment salué comme il se doit par la danse des Ouiches Lorènes, et surtout par une grosse ovation du public.

Je ne dirais plus que ce groupe est un groupe de jeunes, ils sont capables de tenir une scène avec brio, et franchement, ils m'ont vraiment surpris par leur talent et leur prestance, ils vont aller loin !! Je suis amateur !

Dernier groupe de la soirée, une énorme fanfare de 14 musiciens, tous déguisés, les Ouiches Lorènes, et très pressés de rentrer sur scène, même qu'ils se moquent un peu du travail des ingés sons, venant faire des conneries avec le public, du genre, faire des ola, ou des oléééés, ou sinon présenter les membres du groupe qui viennent danser les uns après les autres derrière les leaders, tout ça dans une ambiance à moitié remplie d'émmèchements et d'alcool ...

Si bien qu'il n'y a pas vraiment d'entrée sur scène, puisque la moitié du groupe est déjà présente lorsque l'autre moitié arrive, les ingés sons n'ayant même pas encore totalement fini leur boulot, d'ailleurs, les micros ne fonctionneront pas tous très bien, parfois il y aura des instruments qui vont ne pas sonner terriblement.

Une description des instruments : Etienne, le plus emméché sûrement, au Soubassophone, je crois, deux demoiselles au tuba, un préposé à la grosse caisse, un banjo (oh ouiiii), une caisse claire (je crois aussi), deux saxophones, les deux légèrement leaders, l'un emméché un peu, l'autre moins. Trois trombonnistes, dont l'un fête son anniversaire, et enfin trois trompettistes pour complêter les Ouiches Lorènes. Voilà, ça fait bien 14, je les ai tous.

Ils vont partir en trip fanfare, donc c'est une fanfare, pas grand chose à raconter de bien original sur leur musique, ils sont très bons, peuvent très bien jouer, et c'est plutôt entraînant, même si souvent c'est assez saccadé, mais ça reste un bon défouloir cuivré tout de même.

Leur particularité reste quand même de partir en trip total, notamment Etienne qui raconte n'importe quoi, les autres qui enchaînent en jouant n'importe quoi, puis tout se recolle pour faire une bonne mélodie, c'est assez impressionant, et j'ai eu des doutes quant à leurs états réelles, croyant que le manque d'ébriété était plutôt un jeu de scène qu'autre chose, impression dont Lucie a un petit doute quand même.

Ils vont charmer tout le public pendant une petite heure, un peu plus avec des trips toujours aussi débiles, des cris de mâles suivis de cris de cris de femelles en rut, et ensuite une parodie de la Guerre des Etoiles, tout ça sous le son éclairé du cuivre, sous l'impulsion des trompettes ou saxo qui se tapent des solos à tout moment.

Un petit dommage quand même, tous les musiciens n'ont pas la même place dans le groupe et à part 6-7 qui font vraiment n'importe quoi, sautent dans tous les sens, se balladent même dans la scène, d'autres restent sur place, et restent tranquilles, ce qui es assez dommage, pasque si tout le monde était fou, ça deviendrait n'importe quoi, et ça serait bien fun.

L'organisateur de la soirée va venir faire un speach de cinq minutes pour remercier les bénévoles de la salle, et les Ouiches Lorènes vont alors faire venir sur scène Serge, le tubaïste de Hip Drop, ainsi que, sous un silence qui m'a semblé bizarre, le chanteur de Percubaba, qui est venu faire son show ... qui a été nul, vraiment mauvais, il n'a rien fait à part quelques sons de bouche, et courir partout sur la scène. On attendait sûrement de lui qu'il parte en solo, qu'il improvise, rien de tout celà, il a été totalement muet et a disparu de la scène comme il était apparu, dans le silence complet.

Le silence, c'est ce que voulaient les organisateurs du concert, puisqu'il était 2h passées, mais les Ouiches Lorènes ont une réputation de fouteurs de troubles à faire tenir, et ils descendent jouer dans le public pour aller faire leur musique (des vieux tubes) devant le bar, en attendant qu'ils s'étouffent. L'ambiance y était alors très festive, même si tout le monde était sur le départ.

On a écouté tranquillement, sans vraiment participer, on attendait un peu la fin, une longue marche nous attendait, j'en ai tout de même profité pour m'offrir les deux cds : Les Cordes Arrachées de la Balle Musette et Les Ouiches Lorènes pour dix euros les deux, ça fait plaisir !!

Nous rentrâmes alors sous le froid rennais, avec le sourire et heureux d'avoir passé une très bonne soirée, très belle soirée organisée par les bénévoles, avec notamment trois petits mais très bons groupes.

(Tahiti Bob au Gallo2003)